
Nevermore
UwU
Nevermore
UwU
Nevermore
UwU
Artour ! Biografi !
Nevermore
UwU
Nevermore
UwU
L'ancêtre avait raison
-Vous ne devriez pas faire confiance à un vieil ancêtre comme moi, dit le vieillard avec tristesse, s'appuyant un peu plus sur son bâton. Ma mémoire n'est plus ce qu'elle était...
-Continuez, dis-je en lui servant un nouveau verre d'eau-de-vie de cerise. Tout ce que vous pourrez me dire sur l'Oeil de Tarasque m'intéresse.
-Eh bien... Il déglutit. On dit qu'il a été ramené d'un lointain pays par l'arrière-grand-père du Seigneur Vyren, Godric. Dégoté au plus profond d'un temple empli de créatures abominables, paraît-il. Notez qu'il aurait tout aussi bien pu le dérober à un quidam de là-bas... Toujours est-il que quand il est revenu au pays, on dirait bien qu'il a aussi ramené quelque chose d'autre avec lui... A peine avait-il planqué le saphir dans son palais qu'il serait tombé malade. Raide mort deux jours après ! Son fils Aethelred non plus n'a pas eu de chance : tué dans un "accident" de chasse. Son petit-fils, Jehan, est tombé du haut de la tour de son propre donjon... Et maintenant, c'est Vyren qui mène la barque. Sauf que personne ne sait exactement où le vieux Godric a planqué l'Oeil. Pourtant, un saphir gros comme un poing d'Orque, ça doit pas être bien difficile à trouver... Mais moi, je sais.
Il porta le verre à ses lèvres, non sans difficulté.
-Mon père était intendant du Seigneur Godric. L'un des seuls au courant pour la poterne dont l'accès souterrain est dissimulé derrière la troisième étagère de la bibliothèque. J'étais tout gamin quand je l'ai vu ouvrir le passage après son retour, en tirant sur un livre rouge, avec une besace qui semblait bien précieuse... et il est remonté sans. C'est à partir de là que le château et la lignée ont commencé à tomber en ruine...
-Où se trouve la bibliothèque ?
-Premier escalier à gauche du trône puis la porte sur votre droite. Ensuite, au fond du couloir... Du moins c'était ça dans le temps.
-Merci, l'Ancien.
Je lui serrai la main, et y laissai une pièce d'or. Non que j'en aie beaucoup - je vis avec l'argent des autres - mais je voulais m'assurer de son silence.
-N'y allez pas, messire. Ce truc est maudit. Il a ruiné toute la famille de Sire Godric...
-Heureusement pour moi, je ne suis pas de cette famille.
Et je risquerai tout pour sauver ma sœur, ajoutai-je en pensée, avant de sortir de la taverne enfumée et malodorante. Tiara était captive de cette bande de malfrats depuis trop longtemps.
La nuit était tombée. Il ne me fut pas difficile de pénétrer dans le château, au sommet de la colline : cette vieille ruine tient à peine debout et est percée de plus de trous qu'une passoire. Seul le logis semble encore salubre. Un soupirail aux barreaux absents, à moitié dissimulé par la végétation me permit de me faufiler discrètement dans une sorte de cave. Je saluai l'astre lunaire avant de plonger dans l'obscurité. Fort heureusement, mon ascendance elfe me dote d'une vision relativement confortable dans la pénombre.
Je remontai un court escalier et arrivai aux cuisines, prit à gauche pour suivre un long couloir et déboucher dans une grande salle. De longues tables élégamment disposées, un mobilier finement ciselé, une estrade pour les trouvères m'indiquèrent que c'était sans doute ici que le seigneur Vyren prenait ses repas. Encore à gauche, je parvins à l'aula du château.
L'escalier de gauche, m'avait dit l'ancien.
Je montai les marches quatre à quatre, dissimulé dans l'ombre des murs, et jetai un coup d'oeil. Personne. La chance était avec moi. Du moins, je le croyais.
Je parvins à la porte de droite. Verrouillée.
Je sortis mes crochets et exerçais mon art quand des bruits de pas et une lueur orangée survinrent du côté de l'escalier. Pas tranquille mais bottes ferrées. Pas de feu crépitant : une lanterne. Un garde.
Je me hâtai, priant Tymora jusqu'à entendre le déclic salutaire. La porte s'ouvrit sans un bruit. Je m'y engouffrai et refermai. Le guetteur passa. Je soupirai et tentai de calmer mon coeur.
Un long couloir avec un coude, des bougies, des miroirs. Curieux. J'avançai après le coude, jusqu'à la porte du fond. Celle-ci n'était pas verrouillée. Tymora était avec moi.
La bibliothèque. Un, deux, troisième étagère. Un livre rouge, sans trace de poussière. Encore plus curieux. Je le saisis.
L'étagère s'écarta pour dévoiler un escalier qui descendait dans les profondeurs obscures... Un interminable escalier en colimaçon. Sans intention de me briser un membre par négligence, je me risquai à allumer une torche.
J'arrivai dans une espèce de crypte au plafond haut et voûté. Ce devait être l'endroit où, jadis, les seigneurs des lieux entassaient leur butin de guerre. Depuis, à part quelques menus objets semi-précieux, utilitaires ou les deux à la fois, plus grand-chose ne subsistait de leur gloire passée. Celle-ci ne s'illustrait plus que dans les portraits de glorieux ancêtres, accrochés aux murs.
J'avisai quelque coffret, ferraillai pour l'ouvrir : vide. Il en fut ainsi de chacun des coffrets que je trouvai. Je pestai de frustration avant de me rappeler un adage : "Ne jamais placer un objet dans un objet qui peut se déplacer."
Je me mis donc à sonder les murs, écartant les tableaux. Rien. Je fulminais. Il me fallait me hâter. Je me tournai vers le tableau du seigneur Godric, l'invectivant âprement. "Où l'as-tu caché, bougre de salaud ?!".
C'est alors seulement que je remarquai son visage.
Le seigneur Godric, représenté sur le tableau avait un visage familier. Un visage que j'avais déjà vu, sirotant son "eau-de-vie" et tremblant sur son bâton.
Pris de peur, je me retournai.
Il était là.
Ses yeux rouges luisaient à la lueur de ma torche. Ses lèvres retroussées laissaient entrevoir de longues canines blanches. Le miroir derrière lui ne produisait que mon propre reflet.
Je sortis ma lame pour affronter Godric, qui n'avait ramené d'un pays lointain que sa terrible malédiction.
"Vous ne devriez pas faire confiance à un vieil ancêtre comme moi", avait-il dit.
L'Ancêtre...
L'Ancêtre avait raison.
Nevermore
UwU
C'est par une nuit froide du mois de Sept Ambres que tout s'est produit. Une nuit telle qu'il n'y en eut jamais, et qu'il n'y en aura probablement jamais plus. C'est depuis lors que je n'ose plus contempler le ciel étoilé.
Mon intarissable ami et moi-même avions alors la passion des étoiles, des planètes, des comètes et autres sujets d'astronomie. Nous pouvions discourir des heures durant sur les plus infimes mutations et mouvements des corps célestes, sous la lentille translucide de l'énorme télescope de l'observatoire. Et nous n'avions nullement besoin, ce soir-là, de mener quelque interminable investigation pour trouver de quoi nous allions bien pouvoir parler.
C'était la nuit de la Conjonction des Sphères. Un événement dont personne, pas même l'Univers lui-même, n'avait encore été témoin.
Pour la première fois de leur existence, les douze astres célestes qui constituent notre système solaire allaient être - du moins d'après nos calculs minutieux - alignés de façon parfaitement rectiligne, suivant une droite passant exactement par le centre de chacun d'eux et par ceux de nos deux Soleils, qui les encadreraient.
Ni mon camarade, ni moi-même, malgré notre évidente compétence, ne pouvions envisager ne serait-ce qu'un millionième des effets réels que cet événement sans précédent aurait sur notre planète. C'est précisément la raison pour laquelle nous ne cessions de nous perdre en conjonctures, présomptions et en hypothèses diverses et variées.
Il me revient en mémoire avec quelle fébrilité nous avions ouverts bien grand le dôme de l'observatoire, ajustions nos outils d'observation jusqu'à atteindre la plus parfaite des nettetés, tournions nos molettes, faisions et refaisions les mêmes calculs prédictifs, tout en guettant d'un oeil fiévreux l'heure fatidique de l'alignement parfait : une heure, trente-quatre minutes et huit dixièmes du matin, très précisément.
La première chose qui nous avertit du commencement du phénomène, ce furent les beuglements hideusement plaintifs des bovidés, se répercutant loin depuis la vallée. Vers une heure et huit minutes, ils commencèrent de concert, d'une seule voix. On eût dit une chorale de fidèles s'époumonant à chanter des louanges à ciel ouvert, comme si ces créatures stupides rendaient un culte à quelque déité inconnue et antédiluvienne. Mon ami frissonna et se pencha sur son télescope.
Puis l'horloge de l'observatoire égrena de tics et de tacs les minutes et les secondes, semblant ralentir la chute de chaque grain en le maintenant un peu plus longtemps entre ses doigts cruels, nous blessant toujours un peu plus, jusqu'à nous tuer d'impatience. Mon ami et moi observions, extatiques, les Sphères s'aligner lentement, progressivement, inexorablement.
C'est à une heure, trente-quatre minutes et huit dixièmes de seconde que la véritable horreur commença.
L'alignement parfait des Sphères, qui devait se maintenir un moment, causa l'élévation progressive et inéluctable de toutes les choses et les êtres qui n'étaient pas solidement attachés au sol de notre planète. Ainsi s'envolèrent dans les cieux d'abord de petits objets, puis des objets et des êtres de plus en plus gros, de plus en plus solidement enracinés à la croûte terrestre, jusqu'à cette croûte elle-même, jusqu'à des hauteurs absolument vertigineuses, abyssales.
Nous n'échappames pas au destin du monde. Mon ami hurla d'une terreur sans nom. Il n'avait pas quitté son télescope, auquel il s'accrochait désespérément, depuis le début des beuglements. Ce qu'il y avait vu le fit soudain pâlir si atrocement que je doutais une seconde qu'il y eût encore du sang dans ses veines.
Tandis que le monde entier était aspiré comme par un trou noir, il fut le premier à s'élever, de plus en plus vite, avant de disparaître dans un rire dément, perdant l'ultime vestige de sa raison et d'humanité qu'il gardait encore par devers lui. Car sitôt qu'il se fût écarté du télescope, son esprit se brisa. Tandis que je m'élevais à mon tour, ma toute dernière vision fut celle d'un gigantesque raz-de marée assiégeant l'observatoire. L'océan lui-même s'était levé pour la première fois, quittant son bassin séculaire, pour s'envoler lui aussi vers les étoiles et tout engloutir de ce qui resterait ici-bas. Je dus perdre connaissance à ce moment.
J'ignore totalement comment j'ai survécu à la Conjonction. Je me réveillai dans un camp de fortune, allongé à même le sol, les membres brisés, dans un monde absolument dévasté par l'eau, les débris arrachés puis retombés comme des missiles, un monde qui ne serait plus jamais le même après un tel désastre. Les corps - ou ce qu'il en restait - s'étendaient à perte de vue.
Mais ce qui m'effraye encore le plus aujourd'hui n'est pas ce monde terrestre complètement détruit, mais bien le monde céleste... Car je sais. Et sitôt que je lève les yeux vers les étoiles, j'entends encore et toujours mon ami hurler et blasphémer, en termes impies que j'ose à peine reproduire ici :
"Prends-moi, Dévoreuse de Mondes ! Prends-moi, que je m'abreuve d'infinis éons et de noires connaissances à tes pis divins et sanglants, tandis que tu te régaleras de ma chair indigne ! Accepte mon sacrifice, ô toi, mère des mères, ô, toi, Vache Volante !"
Nevermore
UwU
Force et robustesse à tous !
Comment gérez-vous les pensées intimes de vos personnages ?
Pour vous, vaut-il mieux les formuler indirectement, par exemple : "V. porte la main à son épée dans un geste qui se veut menaçant" ou bien que le PJ annonce simplement que son personnage pense sérieusement à tuer le gars d'en face ?
--------
Strength and resilience to all!
How do you handle your characters’ inner thoughts? Do you prefer to express them indirectly, for example: “V. places a hand on his sword in a gesture meant to be threatening”, or do you have the player simply state that their character is seriously thinking about killing the guy in front of them?
Nevermore
UwU
Bonjour à tout le monde,
J'envisage de lancer une partie multijoueurs de type "Rêve de Dragon".
Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est du medfan onirique. Les PJ sont des Voyageurs rêvés par des Dragons, ainsi que les univers infinis qu'ils explorent.
Dans l'absolu, est-ce que certains d'entre vous seraient intéressés ? Je sais que 2 personnes se sont déjà portées volontaires, il reste encore de la place.
T'es arrivé au bout, bravo ! Tu n'as plus qu'a le·a follow si c'est pas déjà fait.